J'ai décidé de passe ma dernière semaine de PVT à Montréal. La ville me manquait et j'avais surtout envie de la découvrir l'été quand les festivals battent leur plein. Je me suis baladée dans TOUTE la ville, de préférence à pieds et de préférence sous le soleil ; gardons en tête que la journée de lundi fut complètement inutile d'autant que je décidais de sortir à chaque fois que des grosses averses avaient, elles-aussi, décidé de sortir.

Bref, retour à la maison-Montréal jeudi soir après un vol sans orages ni bretzels. Ca paraît évident qu'avec mes 4 sacs, je m'arrête au dépanneur du coin faire l'épicerie avant de retrouver Marisa… Bref, donc que fait-on à Montréal l'été ?

Tous les 4 ans, on se précipite dans les bars pour regarder les matchs de la coupe du monde :) Je suis allée à L'Barouf, bar réputé foot ET français. C'est un peu comme si tous les Français à Montréal avaient eu la même idée que moi et je me suis retrouvée dehors, devant le bar avec les caméras de la télé :)

Je suis restée le temps du lancement et me suis trouvée un endroit un peu moins blindé mais super agréable sur Mont Royal qui s'appelle Les Folies. Dommage que j'avais déjà mangé car les plats avaient l'air vraiment bons. C'est donc là que j'ai assisté à la défaite des bleus. Dégoutée car il y avait des asiat qui supportaient les Allemands au bar. Non mais oh.

Sans rancune, j'ai marché sur la rue Mont Royal, je suis arrivée au parc Jeanne Mance, celle qui offre une vue sur les buildings du centre-ville et j'ai descendu la rue jusqu'au quartier des spectacles, au cœur du festival de jazz de Montréal. Des scènes partout, encore vides à cette heure-ci de la journée mais une ambiance conviviale avec des danseurs & autres acrobates qui font l'animation…

On devait y retourner le soir avec Gee mais on a littéralement été scotché devant la télé. Devant l'Armée des 12 Singes pour être exacte. Pour répondre à la question de départ "Que fait-on à Montréal en été ?", eh bien on regarde l'Armée des 12 Singes. Merveilleux <3.

Grosse soirée donc qui a pour mérite de reposer et d'être en forme pour arpenter les allées du marché Jean Talon (72ème fois que j'en parle) qui est encore mieux l'été que ce qu'il n'est au printemps que ce qu'il n'est en hiver. Dommage, je ne verrai pas la version automnale qui, j'imagine, croule sous les pommes et le cidre. La version estivale, c'est juste des tonnes de fruits, de fleurs et des touristes. C'est là que je me suis fournie en sirop d'érable. Deux litres qui vont peser lourd dans la valise. Faut ce qu'y faut !

Mari est plus motivée pour bouger avec moi dans le Vieux-Montréal que pour écrire des lettres de motivation. Etrange tout ça. En parlant de motivation, celle pour acheter les cadeaux-souvenirs et en-dessous de mille. Je suis large, on est que samedi. J'ai encore 6 looooooongs jours pour faire ça. A la place, je préfère manger une poutine chez Fast Fou. La voilà, la fameuse ! Je vous rassure, j'en n'étais pas à ma première. La poutine, pour ceux qui ne savent pas, est un met [gastronomique] typiquement québéquois avec des frites, par-dessus de la sauce brune et par-dessus du fromage qui fait couic-couic sous la dent. Un concentré de fraîcheur et de raffinement ! Constatez-le par vous-même.

Pour continuer dans la lancée, Mari a absolument tenu à ma faire découvrir le Mont-Blanc, autre grande spécialité d'ici qui n'est autre que de la slush (=granité) avec de la crème glacée style sundae au milieu. J'ai pas aimé. "Moi j'essaie de manger naturel au maximum" dixit Mari entrain de manger sa glace bleu fluo :D. Comme dirait Bridget, "on ne mange pas assez de bleu". Pour info, le goût, c'était framboise bleue. La framboise est naturellement bleue les amis.

C'est marrant parce qu'après toutes ces escapades, la soirée s'annonçait aussi trépidante que la veille mais en version on-regarde-des-vidéos-sur-Youtube-et-on-voit-Jade-au-premier-rang-au-concert-de-Stromae-et-on-regarde-with-or-without-you. Et là PAF. PAF dehors comme un feu d'artifice. "Allez on bouuuuuge c'est ma surpriiiiiiiise !!. -Hein ??? -Oui tous les ans, il y a un concours de feux d'artifice entre plusieurs pays et il y a un pays qui tire ce soir, ramène tes fesses !!". OK. On court presque jusqu'au pont, point pour admirer le feu qui commence en retard mais c'est normal. On découvre que c'est l'Italie. Comme dirait le monsieur à côté de nous "C'est pas très bon ça l'Italie, vous êtes pas italiennes au moins ?? - Non non !" par Marisa italo-québéquoise :) Le final était bien, c'est ça qui compte. On continue par le festival de jazz qui tire sur sa fin… On se balade entre les scènes et on s'arrête à celle où ça chante italien. Décidément. Et Gee connaissait les paroles. La principale différence avec les festivals Français qu'on connaît réside dans le fait qu'il soit gratuit. Le reste, c'est concerts & bières !

On fait quoi quand il nous reste quelques jours à passer dans une ville dans laquelle on vient de vivre quelques mois ? On refait le tour de la ville. Soit. Et on se pose dans son endroit préféré : la bibliothèque !!!! Oui j'ai encore passé 1000 ans à la bibliothèque, je l'aime. Elle n'a pas son pareil et elle va me manquer. Les quatre étages, les ascenseurs bioniques, les vigils qui te demandent de repasser dans l'allée "sortie" et pas dans l'allée "entrée" vu que tu sors, les super ordis de recherche, les fauteuils et les BOUQUINS. J'avais commencé Mange, Prie, Aime pendant ma semaine de break avant le big trip. Je l'ai ré-emprunté. Je l'ai fini aujourd'hui, dernier jour. C'est drôle car j'ai vu le film dans l'avion à l'aller, mon premier jour et je termine le bouquin mon dernier jour. C'est un peu mon mentor ce livre. Il est extra. Il est merveilleux. Je veux le relire. Je veux l'avoir à la maison. Besoin-d-amazon-tout-de-suite. Est-ce que Lille pourrait avoir la même bibliothèque ?

Je vous em***** à parler bouquins. Je comprends. Donc, dimanche, jour de repos pour ceux qui travaillent, j'en profite pour voir ma coloc Lo. J'en profite pour signaler que ça fait des mois que c'est un peu dimanche tous les jours pour moi. Ou samedi comme vous voulez. Le lundi est sorti de ma vie. J'ai donc rejoins Lo au Parc Laurier près de la maaiiiison pour un pique-nique avec vue sur monsieur-qui-fait-son-yoga. Enervant, cette souplesse et cette manière de je-sais-que-vous-me-regarder-mais-vous-meritez-pas-que-je-vous-regarde-parce-que-vous-savez-pas-faire-CA-vous. Le "CA" étant grosso modo un truc avec le dos plié à l'envers, une jambe en l'air et un bras qui se balade on ne sait où. On profite d'être dans le Mile-End pour se balader sur Parc, sur Bernard et sur Saint-Viateur. Pause culinaire du jour : des pâtisseries juives de chez Cheskie et un bagel Saint-Viateur. Je m'attarde, j'ai déjà parlé de ces merveilles mille fois. Au moins. C'est dingue comme il y a trop de choses le weekend. S'il était possible de tout répartir sur la semaine, ça m'aurait éviter de me dépêcher d'aller au Parc Jean Drapeau pour les Weekends du Monde. Plein d'animations et de bouffes autour de différents pays. Trop de monde. Trop de fumée de barbecue. Pas grand-chose à raconter du quart d'heure que j'ai passé là-bas.

La semaine ne pouvant être parfaite, retour sur cette fameuse journée de lundi complètement inutile. Je sors tôt le matin avec la ferme intention d'aller au marché Bonsecours acheter les cadeaux-souvenirs (tiens les revoilà). 45 minutes de marche plus tard, j'arrive là-bas mais je suis fatiguée. Donc je rentre dans le bâtiment. Je le traverse. Je ressors. Et là, il se met à flotter. Chouette, je vais donc faire les 45 minutes sous une pluie diluvienne avec la fausse-bonne idée de se rallonger le trajet en passant par le quartier chinois pour acheter un sandwich vietnamien du plus réputé des sandwich vietnamiens, j'ai nommé Banh Mi Cao Thang sur Saint-Laurent. Et je vous annonce que c'est là que j'ai mangé le pain qui ressemble le plus à la baguette française !! Oui il a fallu que je trouve une baguette cheez un Viet. C'est à n'y rien comprendre. J'ai pris le végé que j'ai mangé sous un porche en regardant la pluie tombée. C'était bon mais c'était un peu badant. Je suis rentrée lire et dormir. Et comme en fin d'aprem le soleil avait décidé de pointer le bout de son nez, j'ai voulu aller rejoindre Gee au Starbucks sur Mont-Royal. Je remonte tout De Lorimier, je tourne à gauche sur Mont-Royal et là, paye ta grosse drache. VDM. Après maints et mains arrêts sous différents porches, j'alerte Gee que j'arrive. Elle est au métro, elle part. Double VDM. Je re-rentre à la maison sous la flotte. Et on décide que passer la soirée à papoter sera bien plus utile que tout autre chose. Et c'est là qu'on a bu du Fort !!! 

On est déjà mardi et j'ai toujours pas les cadeaux. M'en fiche. Le soleil est revenue, je pars tôt le matin pour me venger de la veille et me balader sur Mont-Royal. Tout est encore fermé. Sauf la boulangerie à Croinuts ! Spéciale dédicace à Fau qui en voulait à New-York. Ce truc bat royalement un repas à la Cabane à Suc au point de vue sucre et gras. Pas plus compliqué que ça, un croinut étant un mélange de croissant et de donut, ça donne de la pâte à croissant en forme de donut qui a cuit dans de l'huile et qui est fourré d'une crème pâtissière. J'ai pris goût passion pour faire style qu'il y avait un peu de fruits dans tout ça. Illusion, bonjour.

Ca faisait longtemps que j'étais pas allée sur Saint-Laurent, je me suis redescendue tout le boulevard. J'adore. J'ai poussé jusqu'au centre-ville et suis rentrée pour la première fois dans La Baie, l'équivalence des Galeries Lafayette et du Printemps. Bonne idée que j'ai eu là, j'ai dégoté une bonne marque pour ma bloggeuse beauté préférée. Emportée par un élan cadeaux, je suis allée au centre Eaton. Mais mon élan a été coupé d'un coup d'un seul, va savoir pourquoi.

Je suis allée courir du coup. J'ai pas mal couru cette semaine pour profiter du Parc Lafontaine. O Parc merveilleux synonyme de Dolce Farniente et de running. Concepts que tout oppose mais qui vont si bien à ce parc.

On est mercredi maintenant et j'ai toujours pas les cadeaux. M'en fiche. Je préfère aller à la bibliothèque. En plus, c'est gros évènement pour l'inauguration du nouveau système de retour des livres. Comme quoi tout se fête. Bientôt, c'est le mien de retour qu'on va fêter. J'aime la bibliothèque. En revanche, j'aime pas l'imbécile qui règle la clim sur "polaire". Imbécile va. Obligée de sortir au bout de 3h (bon ok ça va…) pour cause de poils hérissés. En toute logique, comme j'ai froid, je m'achète une glace en sortant et je retourne dans le Vieux-Montréal. Vous allez me dire que j'y suis beaucoup allée. Bah oui mais c'est précisément là que se trouvent les cadeaux. Et par miracle, je les ai enfin trouvés. Enfin pas tous, j'en garde pour le dernier jour, j'aime bien les challenge.

Déjà jeudi. OMG. J'ai fait ma valise à 6h du mat'. Jusqu'à 14h. On est bon. Tout tient. Après m'être délestée de 2 manteaux et deux paires de bottes. Tout bonnement remplacés par des bouts de bois, des trucs en céramique qui cassent et des bouquins de 3 tonnes chacun. Il faut que j'aille emprunter la balance du voisin. Vraiment. J'ai comme un doute sur les 23 kilos. Je m'épate moi-même. On est la veille que je parte et j'ai déjà bouclé ma valise. Fait les lessives et tout et tout. Je pense même à aller clôturer mon compte en banque. Je prends même le temps de regarder comment ça va se passer pour les impôts pour être sûre que je fais bien de fermer mon compte. Incroyable. Bref, je me balade en allant chez à la succursale TD, banque certainement la moins présente dans Montréal mais sur laquelle j'ai porté mon dévolu car présente aux Etas-Unis. Pour ceux qui comme moi, décideraient de voyager, c'est vraiment pratique. Encore faut-il les prévenir que tu pars pour ne pas qu'il tee bloque ta carte à ta deuxième transaction à Las Vegas. Mais ça c'est une autre histoire. Bref, balade sur Sherbrooke, Cherrier, le carré Saint-Louis tout mignon et la rue du Prince-Arthur qui l'est tout autant. C'est badant de fermer son compte :(. Pas grave, j'ai rendez-vous à 17h30 avec Tom pour aller boire, voilà bien une bonne idée qui va me remonter le moral :D

Je déambule dans les rues jusqu'au métro Mont-Royal. Je suis bien. Je me balade. Je rentre demain. Je n'ai jamais été aussi zen de ma vie. Et là, je vis une expérience assez bizarre dans la bibliothèque de quartier. Dans les toilettes de la bibliothèque de quartier. Vous vous souvenez en boîte des espèces de néons qui éclairent juste les trucs blancs et qui les rendent fluorescents ? Et ben c'est un peu boîte de nuit dans les toilettes. Le PQ est fluo et ta culotte aussi. A part ça, tu vois quedal. Jusqu'au bout les expériences, jusqu'au bout…

En attendant Tom, je me pose sur le podium au milieu de la place pour bouquiner. Et observer les gens. Donc les moines d'une certaines religions qui distribuent des prospectus, le gars de l'Itinéraire qui jongle avec et le monsieur qui fait style qu'il est assis dans le vide.

Heureusement, Tom me rejoint, j'ai le gosier qui commençait à dessécher. On va chez Baptiste et on boit une Sangria au vin blanc qui tue en se racontant nos vies. Mari nous rejoint et on prend le métro pour aller au parc du Père Marquette. Rappelez-moi de ne plus acheter de ticket de métro quand je suis un peu pompette. Ca donne que je donne mon porte-monnaie à la dame au guichet parce qu'elle le trouvait trop cute !!!! Me voilà donc sans porte-monnaie. Sérieusement quoi… Le plus important, c'est qu'un barbecue et des gens nous attendent. Tom nous y a gentiment incrusté :) On mange des burgers à la moutarde, des chips Miss Vickie's et on boit du rosé. La vie est belle. C'était ma dernière soirée à Montréal. Merci Tom, merci Gee. La vie est vraiment belle.

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Last day...

Marché Jean Talon again...

Vieux-Montréal again...

Aller dire aurevoir à Gee sur le spot !

Rentrer, boucler sa valise, partir...

Attendre le bus 125 35 minutes. 

Assimiler que le bus 125 ne passera jamais.

Se taper le chemin à pieds...

Arriver à Berri

Prendre le 747

Arriver à l'aéroport

Enregistrer sa valise qui fait 33 kilos !!!!! Alerte rouge, je pensais que c'était des livres. Non c'était bien des kilos. OMG, la nana m'a même dit que j'avais un kilo de trop par rapport à la limite des bagages "lourds". OMG c'est 100 dollars dans ta tête pour manutentionner ton obèse de valise.

Retrouver Tom venu te dire aurevoir :D

Passer la sécurité

Enfin, ne pas passer la sécurité car le pot de beurre d'érable pour ta grand-mère NE PASSE PAS.

Rappeler Tom pour venir chercher le petit pot de beurre (transformé en petit chaepron rouge pour l'occas'. Tom hein, pas le beurre^^)

Dépenser ses derniers dollars dans une bouteille de Sortilège.

Embarquer

Décoller

Voler

Atterrir

Retrouver sa valise...

... Et l'Homme de sa vie.

And this is the End.

Charlottetown s'est visitée sur les chapeaux de roue. J'ai patiemment attendu 8h, heure du petit dej à l'auberge pour manger le gateau-qui-tue du cuisinier à la banane, au chocolat et à la cannelle. A vrai dire, la cannelle était de trop. C'est tellement nord-américain de mettre de la cannelle partout. Chéri, tu serais tellement malheureux ici.

Bref, après ravitaillement en cannelle, je commence par explorer la capitale de l'Ile-du-Prince-Edouard. Capitale la plus petite que j'ai jamais vue qui ressemble davantage à un charmant petit village de pêcheurs. Il n'y a rien d'exceptionnel : une marina, des boutiques de touristes, le centre de la confédération, quelques églises et basta. Le centre d'art est sympa, il regroupe des artistes canadiens de tous les genres. D'un point de vue culinaire, l'île est connue pour son homard et… ses patates ! La gastronomie avance… D'autant que les plats proposés, euh pardon, le plat proposé partout dans l'île n'est rien d'autre que le fish & chips !

En deux mois d'itinérance, j'ai toujours eu de la chance.

Et puis l'avant-dernier jour de mon voyage, la chance s'est mise à tourner...

Je suis partie le matin tôt de l'auberge pour marcher jusqu'à l'arrêt de bus qui allait m'emmener jusqu'à l'aéroport de Boston. Le soleil brille et le ciel est bleu, je suis en avance et je rencontre deux Français à l'arrêt. Tout roule.

J'ai une escale à New-York avant d'arriver sur l'Ile du Prince Edouard. Le vol Boston - New-York se fait dans un petit coucou de 75 places en comptant pilote et co-pilote. On arrive comme prévu à New-York à 15h.

Ma correspondance est à 17h.

Finalement, elle est à 17h30.

En fait non. Elle est à 18h30...

C'est le brun à l'aéroport, des tas de vols sont annulés à cause du tempête dans le nord est des Etats-Unis. La file d'attente des gens qui pleurent/râlent fait deux fois le tour du terminal A.

Il y a du bruit.

Il n'y a pas de place. Ni de wifi.

18h40 - on embarque enfin.

19h10 - l'avion n'a pas décollé. Le co-pilote en a profité pour aller faire pipi.

J'ai dû laisser mon bag pack devant l'avion. Je ne sais pas où il est. J'espère qu'ils n'ont pas oublié de l'embarquer. Il va falloir que j'attende au truc des bagages pour le récupérer. Shit, je vais perdre du temps, je dois être à l'auberge avant 23h. Pas moyen de les prévenir du retard. Pas de bus non plus. En espèrant qu'il y ait des taxis dans ce minuscule aéroport.

Tout ça à cause d'Arthur le Storm.

Le ciel de New-York est complètement noir. Je pense qu'on attend le déluge pour décoller.

Je suis mauvaise langue, on met les gaz.

19h40 - je ne suis PAS mauvaise langue. On vient de se taper 30 minutes de balade sur la piste pour ne PAS décoller. La tour de contrôle a dit no go à cause des mauvaises conditions météo. On coupe les gaz et on reste dans l'avion. Pour une durée indeterminée.

Bon là, c'est sûr qu'on arrive après 23h. Si on arrive. Il est 19h50

20h05 - la piste est inondée. Il y a un orage. Tous les avions sont au sol.

Pour nous faire patienter, Delta Airlines est heureux de nous offrir 12g de bretzels ou speculoos selon le choix de ces messieurs-dames

[Parenthèses hôtesse de l'air. Il n'y en a qu'une dans l'avion et elle est juste trop drôle. Adieu l'esprit guindé des hôtesses de l'air. Bonjour les blagues pendant les consignes de sécuirté et le reste ! Justine L, si tu veux te reconvertir, ce métier est fait pour toi, tu feras faire autant de joke que tu veux et tu auras toujours un public différent !! Bref.]

20h27 - on est là et bien là.

20h40 - "t'ou fous de ma gueule ??" On a rallumé les gaz il y a dix minutes, on a refait un tour de piste avec une magnifique lumière rouge du ciel agrémenté de quelques éclairs. Et là, on s'arrête. 

L'hôtesse en profite pour nous faire passer un petit message "les gouttes d'eau qui tombent dans l'avion ne résultent pas d'un manque d'étanchéité de l'appareil c'est juste la clim qui condense !!"

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

J'essaie de prendre les éclairs en photos. J'y arrive pas, c'est relou.

20h50 : 3ème essai...

21h05 : décollage dans les éclairs !!!

Vol mouvementé rempli de turbulences en veux-tu en voilà mais nous sommes arrivés en bon port en très peu de temps !

A 22h39 on arrive, à 22h50, je saute dans un taxi, à 23h, je suis devant l'auberge :)

Je suis dans le timing, la tempête aura fait faire demi-tour à la chance.

Sauf qu'en fait, il est PAS 23h. Il est minuit.

Je ne savais pas qu'on avait une heure de décalage horaire avec l'île...

Je suis partie de la pointe de Cape Cod pour aller dans le Mid Cape à Eastham à côté d'Orleans, de Wellfleet et pas si loin de Hyannis. L'auberge, c'est encore la blague de celle qui se trouve le plus loin possible de l'arrêt de bus. Pour y accéder, tu traverses le grand rond point et tu prends la sortie à gauche, puis à droite sur Bridge Road puis à droite sur Goody Hallet Road puis à gauche sur le petit chemin. L'auberge est marrante, les dortoirs sont des petites cabanes :) Il y avait une prof de science dans le Connecticut avec moi. Je crois qu'elle s'appelle Barbie. Mais à vrai dire, je n'ai pas vraiment osé lui demander "Really ?? Your name is Barbie ?". So… Il y avait aussi un groupe d'ados délurés en cyclo-camp avec leur deux monos tout aussi délurés. L'un deux n'a toujours pas compris que pour avoir une conversation avec moi, il aurait fallu qu'il articule un peu plus. Bref.

[OMG, je suis dans le bus pour aller à l'aéroport de Boston, un clan de sexagénaires qui sent trop le parfum et a mis trop de rouge à lèvre envahi le bus…]

Cette étape marque presque la fin de mon voyage, je n'ai pas cherché à tout faire ou tout voir. J'ai juste beaucoup marché pour atteindre une plage décevante, marcher pour me balader dans le centre, marcher pour faire des courses et marcher pour admirer le coucher du soleil à Boat Meadow Beach le dernier soir.

Je me suis posée, j'ai beaucoup réfléchi à mon retour, aux 1000 projets que je compte entreprendre en rentrant, au futur & au reste. Que des questions existentielles bien sûr. Dont l'une d'elle : "quand vais-je trouver du dissolvant pour enlever le vernis bleu complètement déglingué que j'ai sur les ongles depuis New-York ?"

Le Mid Cape est une région très luxuriante au bord de l'océan Atlantique avec des maisons de riches (encore !), une vélo-route hyper bien aménagée qui fait tout Cape Cod, des gifts shops et des restaurants de homards.

Je profite d'être à Truro pour faire une petite virée à Provincetown, le village le plus au nord de Cape Cod et le plus gay des Etats-Unis. En fait, c'est celui qui a la plus grande concentration de couples homosexuels et croyez-moi, ça se vérifie à vue de nez.

Provincetown, c'est joli le matin jusqu'à 10h environ. Après c'est vraiment full de touristes. En plus on est samedi et en plus c'est la fête nationale portugaise. Oui j'ai bien dit portugaise, cette communauté étant presqu'aussi présente que celle des homos ! Je citerai un troisième groupe : les artistes ! Peintres, potiers, bijoutiers, etc

Que faire à P-Town ? Le village se visite largement à pieds. A l'intérieur, du village, il y a Pilgrim Monument à voir et surtout à escalder pour avoir une vue aérienne du village. Et euh, c'est tout. Ensuite, on peut faire un tour sur la marina avec ses quelques cabanes d'artistes et ses batals forcément... Et puis rien ne vaut de flâner sur Commercial Street qui porte bien son nom et d'entrer dans les boutiques. 

J'ai profité d'être là pour me faire un petit sandwich au homard chez Bubala's by the Bay, le nom m'avait très certainement inspirée !

Le bon côté des choses quand tu voyages, c'est que tu apprends vite à dormir n'importe quand et n'importe où. Sieste donc dans le bus entre Boston et Truro-Post Office au Cape Cod pour être précise.

De là, je suis les instructions données sur le site pour trouver l'auberge : "suivre North Pamet Road", c'est tout. Easy. J'arrive sur North Pamet Road, les maisons sont espacées chacune de 200 mètres pour les proches. Je suis au numéro 4. Je dois aller au... 111. Je répète, les maisons sont espacées de 200m. Tant pis, j'ai plus qu'à marcher. Mais sans compter sur ma chance de ouf. Je vois un pick-up rouge s'arrêter juste devant moi, je me dis "chouette, il m'a vu galérer, il va me proposer de me déposer !". J'avais raison, c'était le voisin de l'auberge qui doit en croiser souvent des comme moi. Et là, j'ai failli hurler de joie quand il m'a dit qu'il n'avait pas de place à l'avant et que je devais monter dans la remorque du pick up, YOUPIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!

J'arrive comme à mon habitude, bien avant l'heure du check in, je pose mes affaires à l'auberge et je vais à la plage la plus proche. 5 minutes à pieds et encore pour les lents. Du sable plus que fin. Personne à part les guests de l'auberge. Des dunes. Et l'océan.

J'ai tout de suite senti que j'allais adorer cet endroit et le Cape Cod ! J'ai eu le temps d'aller que deux fois à la playa mais là, je suis à Eastham et il y a des plages de malade. Enfin c'est ce qu'on dit !

L'auberge fait partie du réseau Hi Hostelling et je la recommande fortement... Même sans voiture, on peut se débrouiller pour y accéder déjà :) Les chambres sont clean, les salles de bains aussi, l'emplacement est juste amazing avec la plage à coté. Il y a un grand espace dehors avec barbecue et tout. Le personnel est sympa. Enfin, le petit-déjeuner est inclus et amazing : du beurre de tournesol, de la confiture, du granola fait maison, café, thé, oeufs etc. C'est assez rare pour le signaler car aux Etats-Unis, les petit-dej est rarement inclus dans la nuit surtout en auberge !